Atténue les bourdonnements
gênants dans les oreilles.



Les acouphènes, la perception de bruits fantômes en l’absence de son réel, affectent des millions de personnes dans le monde. Selon une évaluation récente, environ un adulte sur 10 aux États-Unis souffre d’acouphènes – et chez près d’un quart de ces personnes, les symptômes durent plus de 15 ans. Les personnes souffrant d’acouphènes peuvent également éprouver des complications telles que des difficultés à se concentrer, de la fatigue, de l’anxiété et une réduction globale de la qualité de vie.



SOURCE
https://www.mon-livret.fr/


Les interventions psychologiques telles que la thérapie cognitivo-comportementale peuvent aider à atténuer la détresse, mais à ce jour, aucun médicament ou dispositif médical ne s’est avéré efficace pour améliorer cette condition. Maintenant, les chercheurs se sont rapprochés de faire d’un traitement pour les acouphènes une réalité. Selon une nouvelle étude, publiée aujourd’hui dans Science Translational Medicine, un dispositif non invasif qui applique une technique connue sous le nom de neuromodulation bimodale, combinant des sons avec des zaps sur la langue, peut être un moyen efficace de soulager les patients souffrant d’acouphènes.

Selon le co-auteur de l’étude, Hubert Lim, professeur agrégé de génie biomédical et d’oto-rhino-laryngologie à l’Université du Minnesota, ce traitement cible un sous-ensemble de cellules cérébrales qui se déclenchent anormalement. Grâce à des études sur des humains et des animaux, l’équipe de Lim et d’autres ont précédemment rapporté que des neurones sensibles au toucher stimulant électriquement dans la langue ou le visage peuvent activer les neurones dans le système auditif. Le couplage de ces zaps avec des sons semble recâbler les circuits cérébraux associés aux acouphènes.

Un dispositif de neuromodulation pour atténuer les acouphènes délivre des sons, tandis qu’un réseau d’électrodes stimule la langue. Source: Brendan Conlon et al., Science Translational Medicine (2020)


Pour examiner l’efficacité et l’innocuité de leur appareil, Lim et ses collègues ont mené une étude exploratoire randomisée en double aveugle auprès de 326 adultes atteints d’acouphènes chroniques sur deux sites: l’hôpital St.James en Irlande et le Tinnitus Center de l’Université de Regensburg en Irlande. Allemagne. Les participants ont été invités à utiliser l’appareil pendant 60 minutes par jour pendant 12 semaines. Ils ont été divisés en trois groupes, chacun ayant reçu des traitements légèrement différents qui variaient selon le type de son utilisé, la synchronisation des impulsions électriques et le délai entre le son et la stimulation. L’étude a été financée par Neuromod Devices, une société basée à Dublin, où Lim est directeur scientifique, qui développe et vend le dispositif de neuromodulation bimodale.

Les résultats ont montré que 84% des participants ont terminé le régime de 12 semaines. Par la suite, environ 81% des participants conformes au traitement ont présenté une amélioration des variables psychosociales telles que la capacité de se concentrer ou de dormir, ainsi que des niveaux plus faibles d’anxiété et de frustration et une meilleure qualité de vie. Dans environ 77% du groupe, cette amélioration a persisté un an plus tard. En outre, 66 pour cent des participants ont déclaré avoir l’impression d’avoir bénéficié de l’appareil. Il n’y avait aucune différence significative dans ces mesures entre les trois groupes.

«L’étude est très approfondie et complète», déclare Richard Tyler, audiologiste à l’Université de l’Iowa, qui n’a pas participé à la nouvelle étude. «Étant donné qu’à ce stade, il n’y a pas de pilule ou de chirurgie disponible pour les acouphènes, ce travail est très important.» Il ajoute que l’enquête présentait cependant des lacunes notables. Le plus préoccupant était l’absence d’une condition de contrôle dans laquelle certains participants ne recevraient aucune stimulation thérapeutique pour écarter les effets placebo. Une autre limite était que les auteurs n’ont pas indiqué si les sujets avaient subi une réduction des acouphènes – changements réels dans la perception des sons fantômes. «Vous avez des acouphènes et vous avez vos réactions aux acouphènes. Ce sont deux choses différentes », dit Tyler. «Si vous essayez de diminuer les acouphènes, vous devriez mesurer les acouphènes.»

Selon Lim, son groupe a choisi de se concentrer sur la façon dont les participants à l’étude réagissaient aux acouphènes, car les perceptions auditives des patients peuvent varier en fonction de la façon dont ils sont affectés par la maladie. L’équipe a cependant mesuré les changements de perception et prévoit de présenter ces résultats dans un article ultérieur.

«J’ai été impressionnée par les améliorations mesurées chez les patients», déclare Rilana Cima, psychologue à l’Université de Maastricht aux Pays-Bas, qui n’a pas participé à cette recherche mais qui collabore actuellement avec certains des co-auteurs sur une autre étude. Bien que l’approche semble prometteuse, il serait utile de voir si un groupe non affilié à la société développant le dispositif serait en mesure de reproduire ces résultats, ajoute-t-elle. «Je conseillerais, avant de commencer à produire ces choses en masse, de le faire d’abord.
e dispositif de neuromodulation bimodale de Neuromod est actuellement disponible auprès de médecins en Irlande et en Allemagne pour des prix allant de 2 500 € à 2 750 € (environ 2 900 $ à 3 200 $). Selon Lim, la société cherche également à obtenir l’approbation de la Food and Drug Administration pour rendre le traitement disponible aux États-Unis. Son groupe prévoit également d’autres expériences pour examiner le mécanisme sous-tendant son efficacité. «À ce stade, nous pouvons dire que la stimulation bimodale change les choses dans le cerveau», dit Lim. «La prochaine étape est de faire de l’imagerie cérébrale [in humans] et des expériences sur les animaux pour vraiment comprendre ce qui a changé dans le cerveau